Testament à l'enfant qui va naitre

 

Testament à l’enfant qui va naître

 

 

Dans le ventre où l'enfant s'arrondit

Il y a de l'espoir

Tu portes une charge légère aérée d'avenir

Ecce homo

 

Voici le soleil et quand les oiseaux

Ecrivent les pattes sur le sable

Ou bien les vagues d'herbe qui secouent la colline

 

Si tu cherches aux paroles

Des vérités premières

Ecoute les chansons…

 

Rien ne signifie rien à moins

Qu'on ne se taise. Et les mots catastrophent

Les uns comme des pierres les autres comme cendre

 

Jusqu'à la mort qui est braise

 

 

Quand les mots tombent à l'abîme

En cascades de rire en tremblements de terre

Comme les remparts de Ninive

Tout s'effondre

 

De présent en passé du passé à l'oubli

Dans l'archéologie des oreille déterrés

Des racines encrassées de la terre

Puis rien

 

Jusqu'à la mort qui est braise

 

 

Ta poésie n'a servi à rien

Puisqu'elle n'a jamais pu rien

Dire comme un fût définitif

 

Un pied de colonne assailli

Qui ne veut pas mourir

Ta marche vaine t'a cloué là

A l'encontre des vents

Et quand

La mer se retire

Le sable de tes mots est lavé

Et c'est bien

 

Ton savoir salue le sable intact les étincelles de sel

L'encre des poulpes qui teint le liquide enflammé

Les embruns les tintements les roulis de pierre

Les chahuts de vagues les corsaires disparus

Les navires à fond de sable

 

Le sable intact

la mer

le sel

le soleil

la terre

Puis rien

 

Jusqu'à la mort qui est braise

 

 

 

*

* *

 

 

 

 
 
Toute l'actualité
 

A la une 

 
Toute l'actualité