Eloge de la vieillesse et de l’amitié
Vaincre à force de fleurs le désert de vieillir
Où s’ensable la vie sous les efforts du vent
Lagune d’alluvions qui viennent la tarir
O la vie dévorée par la vague du temps
Le ciel était désert et la terre était nue
La brume qui montait de la terre en gésine
L’horizon où se noie la ligne des collines
Les fleurs vous attendaient quand vous êtes venus
Le devenir divague comme un homme ivre
Quand l’avenir s’invente au foyer du présent
Et le temps se mesure au pas du jardinage
A cause des liens que l’on ne peut revivre
Quand le sang nous trahit et déchire le temps
Les amis sont le seul vivant compagnonnage
La trouvaille d’amis à la fin des années
A converti la vie en voyage sans fin
Et la terre apaisée à l’ombre de ses pins
A transformé la mer en méditerranée
Par la chaîne des mains quand le temps arrêté
Est l’image immobile de notre éternité
L’hymne de l’amitié au moment du plus rien
S’élève de la terre comme un chant grégorien
Des regards amis les étoiles cribleront
Le ciel de la nuit où seuls nous sombrerons.
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