Mariage Afrique
Quand le chant de l'ombre aura disparu, je continuerai indéfiniment les pierres du chemin
Passages arides
Puis de hauts cocotiers et l'enveloppe fiévreuse des tropiques
Le vertige d'un miroir salé
L'étrange langue du lagon
Le crépitement des oiseaux aux rives des bolongs
Une curieuse comète précipitée dans la mer
Nos barques sont muettes
Les ombres des noirs plus noires que les ombres
L'attente au pied de la nuit
Les reposoirs pour les longues pattes des oiseaux
Des virgules en colère dans les feuillages
Et les marteaux percutant les tambours au loin
Des trous d'obus où l'on pile le mil
La cendre grise d'un vieux chef de village
Cathédrales de boue désertées des termites
Je continuerai indéfiniment les pierres du chemin
Rivière louangeuse où les singes se baignent
Déchirures inhumaines des cris annonçant des batailles
Qui traversent la forêt comme des éclairs
La case est ouverte aux orteils peints
Tu es mon ombre vivante
Fraîche amande verte mariée à la nuit noire
Craque entre mes dents noircies de vieil iguane
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