Afrique
Afrique où
Tout s'ordonne en estafilades de défilés noirs
Essaims d'enfants de rires et d'oiseaux
Le ciel a tracé des nuages
Au dessus des savanes comme des avenues
La brousse est folle de chasse fauve
L'herbe est drue de lézards verts
De lourds fardeaux de grumes
S'embarquent sur le fleuve
Au chant de la lagune
Le bourdon de l'avion annonce l'Etranger
La chasuble idéale d'un ciel orangé
Descend sur nos épaules de nuit noire
Le sang vogue
Comme une pirogue
Dans nos veines
Jusqu'à la barre
Dresse ton béton d'ébène
O sorcier
Contre les hommes blancs qui sont émasculés
A force de chants et de rires
Mourir d'anévrisme
O géodésie noire
Le mort est gris
Car
La pirogue s'est brisée sur la falaise des cantilènes