Ireland

 

Ireland

 

O terre inhabitée accueille l’émigrant

D’une Europe vieillie et qui depuis longtemps

Ne croit plus au mariage du Ciel et de la Terre

 

Ireland Ireland terre inhospitalière

Où l’hospitalité comme un jardin fleurit

Éclair d’un arc-en-ciel quand un irlandais rit

Et le ciel est sauvé des assauts de la mer

 

Terre où du mariage du ciel et de l’enfer

Comme une île naquit l’éclair d’un paradis

 

Ireland Ireland ô terre du Burren

Où le calcaire blanc autrefois du corail

A levé ses pierres et dressé ses dolmens

Grise comme le ciel ô terre de grisaille

 

Terre où le sang des hommes a rougi les bruyères

Où les cascades brunes de l’iode et du fer

Ont saigné les forêts comme font les artères

De torrents qui se perdent aux lacs millénaires

 

Terre où la guerre alliée aux sursauts de la mer

A décimé les hommes qui voulaient l’habiter

La roue est crucifiée aux croix des cimetières

Qui fleurissent la terre comme des orangers

 

O terre poignardée que tranchent les falaises

Par l’épée des victoires la défaite des glaives

La mort des chevaliers et la grande famine

Tes châteaux ton histoire que de rêves en ruines

 

Derrière les nuages quand les soleils absents

Sur la mer ont laissé des lacs de lumière

Le corail en poussière ensable de blancheur

Les rives de la terre Les montagnes couleur

De métal cernées de bracelets gris argent

 

 

Plongent comme des femmes leur corps dans la mer

L’éclair de l’arc-en-ciel conduit soudain les hommes

Des chemins de la terre à la route du ciel

S’élèvent sur la terre soudain qu’on abandonne

Les sanglots étouffés de la harpe du vent

 

 

Quand nous sommes venus sur la terre d’Irlande

Un irlandais riait aux éclats de la mer

Ivre d’espoir vaincu et d’écume de bière

 

 

 

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