Ma sœur de bonheur
Ton visage tracé d'angles
Et de pureté
S'allume de sourires
Ouverts comme des livres
Parce que tu fécondais
Quotidienne ta vie
Ton enfant est né
Brun comme une Algérie
Ton visage creusé d'angles
Et de pureté
Et la mort qui s'écrit
Sursis de tes sourires
Les doigts fins de ta main dessinent
Caresse de la cire aux meubles tôt vieillis
De nouvelles raisons de murir et de vivre
La vie n'est rien qu'une maison
La vie est tout
Le bruit des pas le chant des vases
Des vases pleins d'été de gerbes de moissons
Et d'épis
Dont les grains sont lourds de farine
Mémoire et volonté cherchent à chasser l'idée
Qu'on va mourir
Et les herbes trembleuses
Où vivent les bonheurs
Et tous les amoureux qui meurent
Dans un battement d'ailes
Tu rêves
Que la terre soit peuplée des oiseaux de l'instant
Naufrage de ta vie défie toute caresse
Ma soeur de bonheur que toute vie délaisse
Insidieusement
Ma soeur de souffrance jusqu'où vas-tu
Lutter ?