La fin du monde

 

La fin du monde

 

 

La démarche chaloupée de ma

Tête - Marin -Ivre

Me conduit d'un mur à l'autre

 

Mon écriture est

Un moyen de te rejoindre - après

Que ma langue sera brisée

 

Là - d'où je suis déjà -

Il n'y a

Plus de P et T car

L'affranchissement de lettres exige des efforts infinis

D'attention aux choses

 

Ce n'est pas un hasard

Si le monde se perd et se re-trouve dans

L'ordinateur des mots qui n'ont plus de sens

Viendra un temps

Où les mots ne seront plus des paroles

Où l'homme sera muet de sens

Peut-être où

La langue paralysée ne re-trou-ve-ra que des o-no-ma-to-pé-es

 

Le cycle de l'histoire humaine sera fermé

 

Déjà

L'on danse sur des cris du corps

Et quand

les cris transpercent l'espace qui séparait

Et quand

les corps s'éclatent

Et quand

les têtes dérivent comme fleurs secouées

Et quand

la lumière devenue

sans

Couleur ne parle plus à la vue

mais

Transperce les rétines du corps

Et quand l'espace est balancé d'avant en

arrière

Et quand l'horizon n'existe plus comme

une ligne

et naît de l'éclair de l'instant dans

Le court-circuit multiplié de la terre et du ciel

 

Quand l'homme seul ne se parle plus à lui-même

Mais crie - à - plusieurs

Sur une terre qui tremble

 

Sa solitude est enfin résolue

 

Bientôt

Il ne pourra plus rien dire

Enfin

Et toute cette longue histoire cette péripétie pathétique

De l'histoire de l'homme où l'on croyait

Qu'il était né

 

Pas comme les autres

Pour chercher pour trouver

 

QUOI ?

 

Et "si tu me cherches, tu me trouveras"

L'on découvrira que c'était une galéjade

 

Tout le monde sera revenu sur la ligne de départ de l'histoire

Et qui tout le monde ?

 

car

Lui sera plus seul que ja-mais

 

- mais

De cette farce inouie inespérée désespérée

 

Il ne saura même plus

Rire

 

*

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